L’ancien président français Nicolas Sarkozy a été condamné à une deuxième peine de prison après avoir été reconnu coupable de financement illégal de campagne pour les vastes rassemblements politiques de style showman de sa campagne de réélection ratée de 2012.
L’homme de 66 ans, qui reste une figure influente de la droite française, a écopé d’une peine d’un an qui, selon le juge, pourrait être purgée en résidence surveillée en portant un bracelet électronique à la cheville.
En mars, Sarkozy est devenu le premier président français d’après-guerre à être condamné à une peine de prison après avoir été condamné à trois ans de prison, dont deux ans avec sursis, pour corruption et trafic d’influence dans le cadre de tentatives d’obtenir les faveurs d’un juge.
Sarkozy a fait appel de ce verdict et, selon les directives françaises, n’avait pas encore commencé à purger sa peine.
Si le verdict et la peine sont confirmés en appel, il est possible qu’il porte un bracelet électronique à la cheville pendant sa peine.
Un nouvel appel ?

Sarkozy fera également appel du verdict de jeudi sur le financement illégal de campagne, a déclaré son avocat. Il avait nié avoir commis des actes répréhensibles dans les deux affaires.
Le dernier procès a été qualifié d’affaire “Bygmalion” pour le nom de la société événementielle qui a organisé les concerts élaborés et habilement filmés de Sarkozy devant des milliers de fans brandissant des drapeaux alors qu’il se battait pour sa réélection et a perdu contre François Hollande du parti socialiste.
Devant le tribunal, le procureur de la République a souligné l’attitude « s’en foutre » de Sarkozy en exigeant un rassemblement par jour sous la forme de vastes « spectacles à l’américaine » et en permettant que les coûts dépassent largement la limite légale pour une campagne électorale présidentielle.
L’accusation a déclaré que les comptables avaient averti Sarkozy qu’il était sur le point de dépasser le plafond officiel des dépenses de 22,5 millions d’euros, mais qu’il avait insisté pour organiser davantage d’événements pour repousser Hollande, qui gagnait du terrain en tant que « Monsieur Normal » cherchant à sévir contre le monde de la finance.
Au final, les dépenses de campagne de Sarkozy se sont élevées à au moins 42,8 millions d’euros, soit près du double de la limite légale.
En rendant son verdict jeudi, le juge a déclaré que Sarkozy avait décidé d’organiser les rassemblements après avoir été averti par écrit du risque de dépassement des limites légales des dépenses.
Elle a ajouté : “Ce n’était pas sa première campagne, c’était un candidat expérimenté.”
Sarkozy, qui n’était pas présent au tribunal pour le verdict et n’a assisté qu’à une seule journée du procès, a argué qu’il avait été trop occupé à diriger le pays pour prêter attention à un « détail comptable ».
Il a déclaré que les allégations selon lesquelles il était imprudent avec l’argent public étaient “un conte de fées”.
Bien que Sarkozy soit le premier ancien dirigeant français moderne à recevoir une peine de prison, il n’est pas le premier à être reconnu coupable devant un tribunal.
En 2011, Jacques Chirac, alors âgé de 79 ans, a écopé de deux ans de prison avec sursis pour corruption commise alors qu’il était maire de Paris.
Sarkozy fait face à d’autres enquêtes judiciaires en cours. Il a fait l’objet d’une enquête officielle dans ce qui est potentiellement le scandale de financement politique le plus explosif de la France depuis des décennies : des allégations selon lesquelles il aurait secrètement reçu 50 millions d’euros de l’ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi pour sa campagne électorale réussie de 2007.
Source: Agences de presse