Le président de la transition tchadienne, le général Mahamat Idriss Déby Itno, a entamé samedi sa première visite de deux jours à Brazzaville, au lendemain de l’annonce des membres d’un nouveau parlement de transition.

Le président congolais Denis Sassou Nguesso, en sa qualité d’actuel président de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), a appelé les différents acteurs tchadiens à participer au futur dialogue inclusif dans ce pays.

Le nouvel homme fort du Tchad était allé au Congo pour chercher le soutien de la CEEAC au une transition en cours dans son pays.

La CEEAC a également salué les intentions des autorités de transition tchadiennes d’accepter d’impliquer les différents groupes armés dans le processus de réconciliation nationale.

Le chef de la junte militaire tchadienne, Mahamat Idriss Deby Itno, a nommé vendredi 93 membres d’un nouveau parlement intérimaire, cinq mois après s’être proclamé chef à la suite du décès de son père Idriss Deby Itno.

« Les personnes suivantes ont été nommées membres du Conseil national de transition », indique le décret signé par le général quatre étoiles qui, lorsqu’il s’est proclamé chef du Conseil militaire de transition le 20 avril, a dissous le Parlement et promis « une liberté et une transparence ” élections dans 18 mois.


Parmi les membres figuraient des membres de l’ancienne opposition de feu le président Deby, mais aucun de la plate-forme d’opposition Wakit Tamma, ni des organisations de la société civile qui ont dénoncé le coup d’État du jeune Deby.

La CNT « agira comme une assemblée nationale de transition » avant les élections, indique un dossier diffusé aux médias.

Mahamat Deby a récemment refusé d’exclure la prolongation de la période de transition de 18 mois si « certaines conditions » n’étaient pas remplies.

Le 11 mai, la junte – dirigée par Mahamat Deby, 37 ans et composée de 14 autres généraux – a nommé par intérim l’ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacke, vice-champion de l’élection présidentielle du 11 avril dans ce pays sahélien.

Pahimi Padacke était le dernier Premier ministre sous le président Idriss Deby Itno, dont la mort par choc dans la bataille contre les rebelles dans le nord a déclenché la création du TMC.

Idriss Deby, lui-même arrivé au pouvoir en 1990 à la tête d’une force rebelle, s’était rendu dans la région pour mener les combats contre le Front libyen pour le changement et la concorde au Tchad (FACT).

Selon le communiqué, les 93 membres du CNT étaient composés de partis auparavant représentés au parlement dissous, d’autres partis qui ne l’étaient pas, de membres des forces de sécurité et armées, d’organisations de la société civile et d’organisations de jeunes et de femmes.

Mais la plate-forme d’opposition Wakit Tamma “n’est pas dans le CNT, pas un seul membre. Nous sommes du côté du peuple”, a déclaré à l’AFP son coordinateur, Max Loangar.

Le Tchad a été le théâtre de coups d’État et de tentatives de coups d’État depuis son indépendance de la France en 1960.

Pour la France, le Tchad est un allié essentiel contre l’extrémisme islamiste dans la région sahélienne de l’Afrique.

Les forces françaises ont sauvé le régime d’Idriss Deby des rebelles au moins deux fois – en 2008 et à nouveau en 2019.

Le président Emmanuel Macron a assisté aux obsèques de Déby, le seul chef d’État occidental à le faire.

Les Nations Unies classent le Tchad au troisième rang des pays les moins avancés du monde.

En 2018, quelque 42 % de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale, malgré de fortes recettes pétrolières qui représentent 40 % du produit intérieur brut et plus de 60 % des recettes de l’État.

Source: Agences de presse